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L'HOMMAGE

1 DECEMBRE, 2023

Erró

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PARIS

35 AVENUE MATIGNON 
75008, FRANCE 

Dumas+Limbach est ravi de vous présenter l'exposition "Erró : l'hommage" qui se tiendra dans notre espace parisien. À cette occasion, nous aurons le plaisir de présenter des œuvres emblématiques du peintre islandais.

Gudmundur Gudmundsson, dit Erró, naît en 1932 à Ólafsvík en Islande.
Après s’être formé aux Beaux Arts de Reykjavik puis à l’Académie d’Art d’Oslo (où il étudiera la fresque et la mosaïque), le jeune Gudmundur, nomade et désireux d’aventure, commence ses multiples déplacements à travers le monde.

En 1958, encouragé par l’artiste Jean-Jacques Lebel, rencontré plus tôt à Florence, il s’installe à Paris. Cette rencontre est déterminante et lui permet de se familiariser avec de nombreux artistes à l’instar d’André Breton qui l’initiera au surréalisme. Avec eux, il peut continuer ses collages, qu’il avait alors initié en Israël. Cela deviendra son principal médium d’expression.

Peu à peu, son atelier devient une véritable agence de presse. Il amasse et collectionne les images par centaine de millier. À la façon de Aby Warburg et son « Mnémosyne », il constitue un véritable atlas iconologique de notre société. Toutefois à contrario de l’historien qui se contentait d’images savantes, Erró puise et collecte également l’iconographie de la culture de masse. 

 ERRÓ

In their eyes,  2007

Acrylique sur toile 

96 x 68 cm 

ERRÓ

The caterpillar becomes a butterfly, 2007

Acrylique sur toile

99 x 68 cm

Chroniqueur omniprésent, il se fait le reporter de notre société et ambitionne par son art d’y apposer un regard tant critique qu’humoristique.

Il s’intéresse tant à la profusion, qu’à la diffusion et compréhension des images. Synthétique, il mélange les cultures, les époques et les références. Fernand Léger côtoie alors Daisy, François Hollande, la justice league.Derrière la citation, le pastiche, la dérision, ses œuvres sont chargées d’un certain sens moral, d’une véritable dimension politique.
L’allégorie contemporaine se fait maître. Provoquant, Erró n’hésites pas à désacraliser les figures tyranniques, à mettre à mal la candeur des personnages de Disney. Les despotes font face aux héros. Véritable puzzle anthropologique, les images s’entremêlent et forment le fil conducteur de son regard sur notre société. La guerre du Vietnam, l’invasion de l’Irak par les États-Unis, la manipulation des despotes, la religion, le sexe : tout passe au travers du regard inquisiteur du reporter.

La composition, par jonction d’univers graphique, se veut parfois virulente mais toujours ludique. Le choc visuel mêle des éléments diamétralement opposés d’un point de vu spatio-temporel, parfois troublantes, celles-ci ne peuvent s’empêcher d’occasionner un sourire, tantôt nostalgique, parfois humoristique, auprès des spectateurs qui s’y confrontent. Qu’il cherche à étonner ou heurter son public, l’univers d’Erro ne laisse personne indiffèrent. Les grilles de lectures se multiplies, rendant leur entendement unique.

ERRÓ

Rings of power, 2019

Acrylique sur toile

160 x 95 cm 

ERRÓ

Femme à la cruche et Daisy, 2006

Acrylique sur toile

138 x 201 cm 

ERRÓ

Femme assise, Hommage à Picasso, 2006

Acrylic on canvas

72 x 99 cm 

De par ses hommages, Erro s’empare des tracés des deux artistes peintres qu’il souhaite mettre en lumière : à gauche de la composition, Fernand Léger, reconnaissable aux volumes ronds, à un mouvement constant et à des couleurs vives ; à droite, Daisy, personnage emblématique de l’univers Disney. Ce sont deux univers et deux sortes de d’images qui s’opposent : la représentation du travail chez Léger, artiste communiste qui voulait célébrer les ouvriers / l’image de la société de surconsommation capitaliste ; la culture « savante » du peintre / la culture populaire de la BD. Erró cherche ces oppositions, qui soulignent que notre monde est compliqué.

L’empreinte de Picasso sur l’Histoire de l’art et les différents projets artistiques qui le précéderont n’est plus a démontrer. En nous appuyant sur le postula suivant, on ne peut que constater les oeuvres hommages, les inspirations ou les réactions, qui ont été élaborées des suite d’une toile du célèbre Catalan. Mais ne nous y méprenont pas : il ne s’agit pas de Plagiat, comme le disait Roy Lichtenstein, il est nécessaire de l’entendre comme une “re- création” . Dans ce nouveau contexte, des personnages de bandes dessinées et des figures du chef- d'œuvre de Picasso partagent la même surface picturale. En aucun cas il ne faut y voir la mise en dérision de Picasso, mais plutôt une autre actualisation du maître, établissant un lien entre la jeune génération et la tradition.

« On est cerné par les images, il est impossible de leur échapper. [...] Il me semble que je suis comme une sorte de chroniqueur, de reporter, [...] qui rassemblerait toutes les images du monde, et que je suis là pour en faire la synthèse. »

Citation de Erró

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