MICHEL MACREAU
Septembre 2024
Solo Show
SHARE
PARIS
35 AVENUE MATIGNON
75008, FRANCE
Dumas+Limbach a le plaisir de présenter « Michel Macréau, Primitivisme moderne », une exposition monographique présentée au sein de notre galerie parisienne. A cette occasion, nous dévoilerons des œuvres emblématiques du peintre français Michel Macréau.
Fils unique, élevé par une mère représentante en fourrures et un
père routier toujours absent, il est placé de famille en famille et
connaît une enfance instable. Adolescent, il s’arrête un jour dans
une librairie. Deux livres d’art retiennent son attention : l’un sur
Matisse, l’autre sur Picasso. Influencé par ces immenses artistes,
il commence à peindre.
Après avoir obtenu son diplôme en 1953, il travaille d'abord sur des dessins pour les tapisseries de Le Corbusier.
En 1962, la Galerie Raymond Cordier lui accorde sa première
exposition personnelle. C’est un franc succès : Georges Pompidou
lui achète plusieurs toiles et il participe à différentes expositions
collectives et personnelles, en France et à l’étranger.
Alors qu’une forme de reconnaissance semble s’esquisser, elle est
brusquement remise en question par la fermeture de galeries
représentant son travail. L’artiste a le sentiment d’être abandonné.
Additionné à des difficultés d’ordre personnel , il sombre dans la
dépression et est contraint à de longs séjours à l’hôpital.
« Je me demandais si ce que je faisais avait un sens, et même si c'était de l'art », confiera-t-il plus tard.
Centré sur la figure humaine, ses oeuvres se composent
essentiellement de portraits. La ressemblance lui importe peu, c’est l’expression du corps, de l’esprit et de ses douleurs qui émanent de ses figures remplies de symboles
Le succès s’impose. En 1993, il se présente à Alain Margaron à la
suite de l’accrochage d’inauguration de sa galerie. Le rencontre
est intense et productive. De nombreuses expositions suivront.
Elle est cependant brutalement mise à mal à la mort de l’artiste le
19 novembre 1995.
Ainsi, sous la forme d'une figuration apparemment primitive, Michel Macréau est reconnu comme le précurseur de la Figuration Libre et du graffiti urbain, dans la lignée de Basquiat et Combas, qu'il a précédés et influencés.
Macréau trouve sa voie dans le sillage d'un primitivisme inspiré du graphisme élémentaire et spontané des productions enfantines, tout en construisant son art dans une confrontation virulente et féconde avec les maîtres, principalement Picasso.
MICHEL MACREAU
La tireuse de langue, 1965
Huile sur toile
65 x 50 cm
MICHEL MACREAU
Personnages, 1966
Gouache sur papier
92 x 59 cm
C'est à la fin du XIXe siècle, alors que l'Europe se construit des empires en Afrique, en Océanie et en Asie, que les colonisateurs commencent à s'intéresser à l'art local, qualifié assez rapidement de « primitif », voire de « tribal ». À l'époque, ces termes reflètent une vision condescendante d'objets éloignés des canons européens.
Ils suscitent cependant la curiosité, voire un véritable engouement, d'artistes occidentaux de renom tels que Paul Gauguin, Henri Matisse ou Pablo Picasso, qui y voient la possibilité de s'émanciper d'un certain formalisme et des diktats du réalisme, notamment à travers la représentation de figures ou d'objets.
Au-delà de l'étonnement initial de quelques artistes occidentaux, les arts dits primitifs ont exercé une profonde influence sur la production artistique du XXe siècle, notamment celle de Michel Macréau.
À travers la notion de primitivisme, c'est un véritable dialogue qui s'instaure sur l'art de cette période, débouchant sur un regard critique, une forme de « primitivisme moderne » dont Macréau est l'un des principaux protagonistes.
MICHEL MACREAU
Visages, 1965
Huile sur toile
73 x 54 cm
MICHEL MACREAU
Visage au bras levé , 1965
Huile sur toile
66 x 86 cm
MICHEL MACREAU
Portrait d'homme, 1965
Huile sur toile
65 x 50 cm
La force et l’éclatement de ses lignes donnent à voir
une peinture agressive d’où se dégage une souffrance lancinante. A cela s’ajoutent des mots, des lettres avec lesquels il joue sur le sens et le écritures non orthographique pour dévoiler une pensée, telles des primitives loin de toute règle.
Egalement à distance des regards teintés de condescendance des premiers artistes dits primitifs, Macréau retranscrit un sentiment et insuffle, malgré lui, un réel dialogue sur l'art de cette époque. Michel Macréau connut autant le succès que la traversée du désert. Son oeuvre anti-conventionnelle et sans compromission annonce avec vingt ans d’avance les révolutions qui suivront.
Obsédé par le corps humain, qu’il torture, démembre, parfois massacre, Macréau dresse un univers métaphorique où les organes sont exagérément mis en scène. Rudimentaires mais efficaces, les symboles dressent le fil rouge de l’histoire.
Les yeux, les croix, les icônes tribaux, tous ces éléments se réfèrent à ses tourments personnels. Les relations, l’enfance et la religion sont des thèmes à part entière qui occupent ainsi une grande place au coeur de sa production. Maitre des hiéroglyphes de l’urgence, de l’expression automatique des maux anthropologiques, Macréau peint avec ses tripes.
" La première impulsion est la réalité : le corps, moi, ce que je vois... Puis arrivent les signes abstraits et les symboles. Très vite, je passe de la réalité aux symboles, puis aux couleurs, aux lignes, puis de nouveau à la réalité. Il y a un va-et-vient constant entre ces différentes formes d'écriture "
Citation de Michel Macréau