Une vie d’images, et de collages.
André Villers est né le 10 octobre 1930 à Beaucourt dans le territoire de Belfort. Région très ouvrière, il grandit dans une famille Japy, horlogers dont l’entreprise du même nom était aussi importante que Peugeot dans la région. En 1945, des douleurs aux hanches font leur apparition. Très vite, la situation s’aggrave. En 1946, le jeune garçon est en urgence transporté au centre médical de Vallauris. Sur place on lui diagnostique une tuberculose osseuse. Il est alors admis au sanatorium de la ville.
Alors à peine âgé de 17 ans, il se retrouve alité avec un plâtre qui lui recouvre l’entière du corps et ce, pendant près de cinq longues années. Mais de cette malheureuse période, diverses rencontres lui permettent de conserver espoir et goût en la vie. Tout d’abord, celle de Pierre Astoux, instituteur au sein du sanatorium. Celui-ci l’initie à la photographie. C’est une révélation. Dès 1952, le jeune Villers amorce ses expérimentations photographiques.
Puis, au cours de l’année 1953, lors d’une permission qui lui est accordé, le jeune homme qui avait pris l’habitude de déambuler dans la ville et d’y photographier ceux qu’il y croisait, capture alors un homme d’âge mur, assis sur un banc. Fier du cliché réalisé, Villers ambitionne de présenter son accomplissement développé au sujet qu’il était parvenu à capturer. Sous le charme, l’homme lui répondit alors « J’aime beaucoup, tu as du talent fiston ». Désireux d’enrichir cet échange artistique, l’homme décide d’à son tour lui présenter ses réalisations et le conduit à son atelier. C’est ainsi que Villers découvrit pour la toute première fois les réalisations de l’illustre Pablo Picasso et que leur relation amicale débuta.
Vous l’aurez compris, Villers est bien plus qu’un portraitiste hors pair. Le photographe développe, agrandit, découpe, colle, assemble, replace, agrafe, déchire, retire, réagence et repense.
Actif tout au long de sa carrière, il n’aura pu se résoudre à se cantonner à un unique médium.
Adepte du découpage et du collage, il explore moyennant son affûté
cutter, les lignes papiers cartonnés. À contrario de Matisse qui favorisait le ciseau, Villers préfère la minutie de l’instrument contendant. Le temps passant l’aura sûrement moins contraint et pénalisé que son confrère. Toujours étant, qu’il sillonne avec beaucoup d’humour, les formes et visages. Anna Farova dérivait avec beaucoup d’exactitude, André Villers comme un « phénomène culturel, dont l’œuvre se situe au carrefour de la photographie, de la peinture et de la poésie ». Discret, L’homme qui se cache derrière les plus illustres portraits de notre société (à l’instar de la photographie de Le Corbusier qui orne le billet de 10 francs suisse), aura toujours conservé une posture très humble.
Nous devrions faire quelque chose ensemble. Je découperai des petits personnages “ et tu prendras des photos. Tu donneras du poids aux ombres en utilisant le soleil. Tu devras prendre des milliers de photos.
Pablo Picasso
Ses Bonhommes, élaborés au moyens de divers collages incarnent la portée humoristique de son univers. Comique et cocasse, ses personnages sont très éloignés des portraits, aux expressions graves des photographies en noir et blanc qu’il pratiquait à l’accoutumée.
Les regards sont déjantés, les couleurs vives et chatoyantes. Les sujets arborent des physiques atypiques, parfois délurés.
Posséder un de ces personnages, reviendrait presque à pénétrer dans le jardin secret de Villers. Le découvrir à l’aube d’un nouveau jour, nous révélant ainsi une perspective de son travail moins réservée, davantage exubérante.
Reconnu par ses pairs, André Villers aura bénéficier de nombreuses expositions rétrospectives. Le centre Pompidou le présente au sein de ses collections permanentes, tandis ce que le musée de la Photographie de Mougins s’affuble de son nom courant des années 1986.
À l’international, la Corée, le Japon, les États-Unis et Le Canada, pour ne citer qu’eux, lui rendent hommage.
André Villers s’éteint le 1er Avril 2016 au Luc-en-Provence dans le Var. Il laisse derrière lui des souvenirs impérissables d’une période artistique effervescente.
At the age of 18, it was during his military service in the Algerian war that he became a war photographer. On his return to France in the early 60s, he continued his photographic career with the women's press, specializing in fashion photography. In 1974, the photographer added another string to his bow and turned to directing when a producer asked him to adapt Emmanuelle Arsan's 1959 erotic bestseller for the screen. The film Emmanuelle was released on June 26, 1974. The film's immense success brought Just Jaeckin immediate notoriety in France and abroad. In Paris, the film ran for thirteen years on the Champs-Elysées. For more than a decade, Just Jaeckin devoted himself to erotic films, shooting Histoire d'O, Madame Claude, Girls and Lady Chatterley's Lover... In 1984, he made his last film, Gwendoline, in which he directed Zabou Breitman and Bernadette Lafont, mixing adventure, eroticism and fantasy. Thereafter, he devoted himself to sculpture in his workshops near L'Aigle in the Orne region of Normandy. A passion he shares with his wife, with whom he inaugurates the Anne et Just Jaeckin art gallery in the 6th arrondissement of Paris. The couple then opened a new art gallery near Saint-Briac in Brittany, where they owned a residence. On September 6, 2022, he died at the age of 82 in Brittany.